Showroom of L.E.S.S. SA (LESS SA) of the Inspection Lighting Market with a Prisma, Chroma, Machine Vison, a Brightfield and a Mirage Table.

Interview de Yann Tissot

par le magazine Monde Economique

Pépite née dans les murs de l’EPFL en 2012, L.E.S.S. (Light Efficient SystemS) est un spécialiste de la lumière, qui a pu assoir sa notoriété dans le secteur des PME industrielles à forte croissance. Avec une quarantaine de collaborateurs et une présence internationale, l’entreprise développe les nombreuses applications de la fibre optique nano-active, technologie plus performante et pointue que les LEDs, pour les systèmes d’éclairage automobile et d’inspection. L.E.S.S. accompagne ainsi les grands noms des industries automobile, horlogère et pharmaceutique sur des roadmaps de 10 à 15 ans. Échange avec le fondateur et CEO, Dr. Yann Tissot.

Monde Économique : Comment l’idée de créer une entreprise spécialisée sur les possibilités de la fibre optique nano-active est-elle venue ?

Yann Tissot : Mes recherches pour ma thèse de doctorat, terminée en 2007, sur la photosensibilité des verres et les technologies photoniques étaient focalisées sur des applications en télécommunications. Par la suite, j’ai débuté ma carrière professionnelle dans l’industrie du spatial et l’optique technique, et dans ces deux expériences, je rencontrais régulièrement des clients qui avaient des problématiques d’uniformité, d’efficacité et d’intégration d’éclairage.

Progressivement, j’ai fait un lien entre ces difficultés et l’objet de ma thèse et pris la décision d’arrêter ma carrière pour postuler à une bourse d’innovation dans mon ancien laboratoire à l’EPFL. Ainsi, j’ai pu pousser plus loin mes recherches et travailler sur une application de génération de lumière très concrète qui a pu répondre à une problématique client de qualité d’éclairage.

Notre technologie a énormément gagné en maturité, ce qui a permis à notre PME d’intégrer de larges marchés

Monde Économique : Quels sont les avantages de la technologie de la fibre optique nano-active par rapport aux très connues LEDs ?

Yann Tissot : Pour le rétroéclairage d’écran par exemple, il faut une lumière extrêmement pointue. Plus les écrans deviennent fins, plus il faut des LEDs fines pour les rétroéclairer. Mais plus elles sont fines, moins elles sont intenses, ce qui va à l’inverse de la demande d’intensité extrême des écrans à haute résolution.

C’est un cercle vicieux. Un autre exemple sont les applications des contrôles qualité, qui ont une grande problématique d’uniformité d’éclairage. En utilisant les LEDs pour cette activité, il est nécessaire de les agrémenter d’éléments additionnels comme des diffuseurs, qui fournissent une uniformité limitée et une baisse d’intensité.

Malheureusement, ces caractéristiques ne permettent pas une inspection suffisamment efficace et rapide. La fibre optique nano-active est une solution innovante et efficace à ces deux problématiques.

Aujourd’hui, pour nos clients, le facteur risque/bénéfice est à notre avantage

Monde Économique : Est-ce que vous avez des plans d’expansion dans d’autres industries ?

Yann Tissot : Nous avons la chance de travailler avec de la lumière, ce qui globalement représente un marché gigantesque, mais extrêmement fragmenté. Notre force est de bénéficier d’une plateforme technologique qui présente des avantages techniques différents suivant l’application et qui s’adapte facilement à diverses demandes de clients issus d’industries différentes. Par exemple, actuellement nous avons des demandes du secteur médical car notre lumière ne chauffe pas et par conséquent peut s’adapter à des systèmes médicaux sensibles. Une autre industrie, serait peut-être moins intéressée par l’absence d’échauffement, mais aurait besoin d’une colorimétrie extrêmement fine, ce que nous offrons également.

L’industrie automobile travaille intensément sur les éclairages de signalisation pour les voitures autonomes, qui utiliseront différents codes couleurs pour indiquer à la personne extérieure si l’engin est en mode électrique, thermique ou autonome.

Nous proposons également des réponses innovantes à ces demandes. Et même au-delà des utilisations techniques de la lumière, il y a également des tendances culturelles auxquelles nous pouvons rapidement répondre. Par exemple, le marché européen ou le marché américain demandent une reproduction du blanc chaud, alors que le marché asiatique préfère un blanc très froid. Les deux sont possibles !

Vous pouvez retrouver l’interview dans son entier dans le dernier numéro du Monde Economique dans tous les kiosques en Suisse romande.